Exposition : "Momies en transparence"

Le Musée de la Médecine présente au public sa nouvelle exposition intitulée "Momies en transparence".

  • Quand  ? Du 23 janvier 2023 au 23 octobre 2023. Du lundi au vendredi de 9 à 16 heures et le 1er week-end de chaque mois de 13h à 16h
  • Où ? Au Musée de la Médecine Campus Erasme (808 route de Lennik 1070 Bruxelles)
  • Plus d'infos ? 02 555 3431

Quelques mots sur l'exposition

Chez les Précolombiens, la momification était avant tout une offrande voire un sacrifice pour obtenir les faveurs des dieux. Ainsi, les Incas considéraient que chaque être humain est composé d’un corps physique et de deux âmes et que lors du décès, l’une part dans l’au-delà tandis que l’autre reste dans le corps ce qui justifiait sa préservation, voire sa vénération. Des enfants étaient même parfois sacrifiés. Etaient alors sélectionnés ceux sans défaut et appartenant à la bonne société afin qu’ils soient bien accueillis par les dieux. 

Par contre, pour les anciens Egyptiens, la conservation du corps était avant tout vécue comme un symbole d’immortalité, d’attente d’une vie nouvelle, comme un état transitoire avant la résurrection. Mourir équivalait à quitter un monde pour un autre afin d’y commencer une nouvelle existence cette fois éternelle. Mais pour renaitre, le corps devait être sauvegardé afin d’y préserver la force vitale. Les anciens Egyptiens momifiaient aussi les animaux du Nil qu’ils associaient au monde des dieux, avec des pouvoirs spécifiques à préserver dans le corps embaumé.

L’exposition « Momies en transparence » aborde l’étude de celles qui font partie du patrimoine du Musée de la Médecine à travers une approche interdisciplinaire en utilisant des méthodes qui n’affectent pas l’état de conservation. Ainsi, le professeur A. Madani (Service de Radiologie de l’Hôpital Erasme), au moyen de techniques d’imagerie médicale comme le CT scan, et les Docteurs S. Carlot et M. Niesen (Service d’ORL Hôpital Erasme), en utilisant la fibroscopie naso-crânienne, les médecins sont arrivés à étudier le squelette et le contenu des momies. De leur côté, les historiens, historiens d’art et archéologues ont eu recours aux techniques de datation pour déterminer l’ancienneté, celle des isotopes stables pour identifier le mode de vie alimentaire et la microscopie électronique à balayage pour visualiser de manière détaillée l’embaumement ainsi que les transformations du corps au cours du temps.  L’ensemble des résultats a ensuite été discuté sous l’angle de l’expertise médico-légale avec le Docteur Philippe Charlier (Médecin Légiste et Directeur de la Recherche au Musée du Quai Branly à Paris). 

L’étude des momies amérindiennes avait comme but de déterminer si les deux enfants embaumés avaient été sacrifiés ou étaient décédés de mort naturelle et si les têtes momifiées présentaient des traces de violence. Pour les momies humaines égyptiennes, les procédures ayant varié d’une époque de l’histoire à l’autre, l’objectif était de visualiser voire d’identifier, deux millénaires plus tard, si des organes étaient encore présents et de rechercher des traces d’éventuelles maladies ou malformations.

Les résultats ont été parfois surprenants comme la découverte de billes dans la boite crânienne, des enfoncements de la cage thoracique, de l’ostéoporose sévère, des fractures, une voute occipitale sciée, des organes internes encore relativement conservés, des dépôts de tissus mortifiés, des déformations ostéoarticulaires…