Anticorps anti-EPN et anti-PLA2R dans les glomérulopathies extramembraneuses : le point en 2014

Titre

Anticorps anti-EPN et anti-PLA2R dans les glomérulopathies extramembraneuses : le point en 2014

Title

Anti-NEP and anti-PLA2R antibodies in membranous nephropathy : an update

Résumé

La glomérulopathie extramembraneuse (GEM) est la cause la plus fréquente de syndrome néphrotique chez l’adulte. Depuis le début des années 2000, des progrès importants ont été réalisés dans la compréhension des mécanismes moléculaires des GEM. L’endopeptidase neutre (EPN) et le récepteur de la phospholipase A2 (PLA2R) ont été identifiés comme étant les antigènes cibles sur les podocytes glomérulaires des anticorps circulants, respectivement dans les rares formes allo-immunes néonatales et dans les formes communes dites " idiopathiques " de l’adulte. Les anticorps néphritogènes reconnaissent ces antigènes, précipitent sous forme de complexes immuns sur le versant externe de la membrane basale glomérulaire et activent le complément conduisant à la protéinurie. La découverte des anticorps dirigés contre le récepteur de type M de la phospholipase de type A2 (PLA2R) a une importance clinique particulière. En effet, ils sont détectés dans environ 70 % des cas de GEM primitives de l’adulte et ils font de la GEM primitive une maladie auto-immune spécifique d’organe. Les études pangénomiques ont montré une forte association de la GEM primitive chez les individus européens à des allèles du gène PLA2R1 et du gène de réponse immune HLA DQA1 codant pour une molécule du système d’histocompatibilité tissulaire de classe II. D’un point de vue clinique, ces découvertes physiopathologiques nouvelles ont conduit à des nouveaux tests diagnostiques : la détection des anticorps anti- PLA2R dans la circulation et de l’antigène PLA2R dans les dépôts immuns glomérulaires est désormais possible. Le dosage des anticorps permet un " monitoring " de l’activité de la GEM primitive. Cependant, les mécanismes responsables de la formation des anticorps et leur rôle dans la progression de certaines formes de GEM vers le stade de l’insuffisance rénale terminale restent à définir. Rev Med Brux 2015 ; 36 : 166-71

Abstract

Membranous nephropathy (MN) is the most common cause for nephrotic syndrome in adults and occurs as an idiopathic (primary) or secondary disease. Since the early 2000’s, substantial advances have been made in the understanding of the molecular bases of MN. The neutral endopeptidase (NEP) and the receptor for secretory phospholipase A2 (PLA2R) have been identified as target antigens for circulating and deposited antibodies in allo-immune neonatal and adult " idiopathic " MN, respectively. These antibodies recognize specific antigens of podocytes, precipitate as subepithelial immune complexes and activate complement leading to proteinuria. Anti-PLA2R antibodies are of particular clinical importance. Indeed, they are detected in approximately 70 % of primary MN in adults, demonstrating that MN actually is an autoimmune condition specific to the kidney. In Europeans, genome-wide studies have shown an association between alleles of PLA2R1 and HLA DQA1 (class II genes of tissue histocompatibility complex) genes and idiopathic MN. Newly developed diagnostic tests detecting circulating anti-PLA2R antibody and PLA2R antigen in glomerular deposits have induced a change in paradigm in the diagnostic approach of idiopathic MN. Measurement of circulating anti-PLA2R antibody is also very useful for the monitoring of MN activity. However, the mechanisms responsible for the formation of anti-PLA2R antibodies as well as those involved in the progression of MN to end-stage renal disease remain to be defined. Rev Med Brux 2015 ; 36 : 166-71

Chapitre
Articles de synthèse
Type d'article
Article de synthèse
Mots clés
nephrotic syndrome
membranous nephropathy
NEP
phospholipase A2 receptor
Auteur(s)
A.A. Pozdzik, H. Debiec, I. Brochériou, C. Husson, S. Rorive, N. Broeders, A. Le Moine, P. Ronco et J. Nortier