La psychopathie : depuis « The Mask of Sanity » aux neurosciences sociales Retour
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La psychopathie : depuis « The Mask of Sanity » aux neurosciences sociales
Bien que le diagnostic de psychopathie soit traditionnellement considéré comme un trouble de la personnalité, il a souvent été et est toujours utilisé, à tort, de manière équivalente à celui de personnalité antisociale du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, fourth edition, text revision (DSM-IV TR) ou de personnalité dyssociale, ces deux dernières appellations étant surtout basées sur des comportements. L’objectif de cet article est de fournir une revue clinique et scientifique sur le concept de psychopathie. L’article débute avec une introduction historique sur l’oeuvre de Hervey Cleckley, The Mask of Sanity , et présente ensuite les définitions et autres classifications de la psychopathie, en se focalisant spécifiquement sur la distinction entre le psychopathe antisocial et le psychopathe social. La discussion abordera ensuite les aspects épidémiologiques et diagnostiques, spécialement les outils psychométriques utilisés dans l’évaluation de la psychopathie, en particulier l’outil actuel de référence : « l’échelle de psychopathie de Hare » (PCL-R). La seconde partie de l’article aborde les données en matière d’imagerie structurelle et fonctionnelle dans la psychopathie. La dernière partie discute des traitements et autres interventions possibles, ainsi que des perspectives en matière de recherche, en particulier en termes de prévention. Cette revue démontre bien tout l’intérêt des études et des projets en neuro-imagerie via des techniques telles que la résonance magnétique nucléaire fonctionnelle et la magnéto-encéphalographie, capables de décrire la neuro-anatomie des émotions humaines. En effet, aujourd’hui, les neurosciences sociales et cognitives constituent une voie prometteuse dans l’étude de la psychopathie. Rev Med Brux 2009 ; 30 : 577-87
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Psychopathy : from « The Mask of Sanity » to social neurosciences
Although psychopathy has traditionally been cited as a disorder of personality, confusion arises as the term is used interchangeably with the terms antisocial personality disorder of the Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, fourth édition, text revision (DSM-IV TR) or dissocial personality disorder, both of which are largely behaviorally based. This paper aims to provide a clinical and scientific overview of the literature on the topic of psychopathy, which examines this conundrum. This article begins with a wee bit of history about Hervey Cleckley’s work, The Mask of Sanity, and then presents the definitions and nosography of psychopathy, focusing on the distinction between the antisocial psychopath and the successfull psychopath. The discussion will then lead on the epidemiological aspects and diagnosis, especially psychometric and measurement tools used to assess psychopathy in the individual : Hare’s Psychopathy Checklist-Revised (PCL-R), as this is the most frequently used and validated measure of psychopathy. The second section of the article reviews several studies dealing with structural and functional neuroimaging in psychopaths. The final part of this overview considers the treatment and interventions that are available to psychopathic offenders and the implications for future research, especially in terms of prevention. This review demonstrates that studies and further research are still required in psychopathy, particularly using functional neuroimaging techniques, as fMRI and magnetoencephalography, that can describe the functional neuroanatomy of human emotion. Today, cognitive and social neurosciences constitue one of the most promising way to study psychopathy. Rev Med Brux 2009 ; 30 : 577-87