La variation biologique de la glycation et la moyenne glycémique ont une plus grande influence sur l’HbA1c des jeunes diabétiques de type 1 que l’instabilité glycémique

Titre

La variation biologique de la glycation et la moyenne glycémique ont une plus grande influence sur l’HbA1c des jeunes diabétiques de type 1 que l’instabilité glycémique

Title

Biological variation of glycation and mean blood glucose have greater influence on HbA1c levels in type 1 young diabetic patients than glucose instability

Résumé

Le but de l’étude est de déterminer chez des enfants et de jeunes adultes diabétiques de type 1 les facteurs qui influencent l’HbA1c : moyenne glycémique, instabilité glycémique et la variation biologique de la « glycation ». Elle inclut 378 sujets diabétiques de type 1, nonsélectionnés, dont 185 sont âgés de moins de 18 ans. La durée du diabète est supérieure à un an. Lors de 1409 visites non consécutives à la consultation de l’hôpital à &#8805; 6 mois d’intervalle, l’HbA1c a été mesurée et les glycémies extraites des lecteurs avec calcul des moyennes glycémiques (MG) et des déviations standard (DS) qui reflètent l’instabilité glycémique. Un modèle statistique a été développé pour prédire l’HbA1c à partir des moyennes glycémiques. L’index de « glycation » de l’hémoglobine (IGH) a été déterminé à chaque visite en soustrayant à l’HbA1C mesurée l’HbA1C prédite. Il représente la variation biologique de la « glycation ». En séparant les patients en 3 groupes selon les tertiles inférieur, médian et supérieur, ceux-ci ont pu être classés en « glyqueurs » bas, moyens et élevés. En tout, 246.062 glycémies ont été analysées. La MG est 171 ± 40 mg/dl. Une fois calculée la droite de régression linéaire entre la moyenne glycémique et l’HbA1c, l’HbA1c prédite est déduite de l’équation: HbA1c = 3,8399 + 0,0242 × MG (r = 0,66 ; p<0,0001). Un changement de 40 mg/dl de la moyenne glycémique correspond à un changement de 1% de l’HbA1c dans la fourchette comprise entre 6 et 12%. L’analyse de régression multiple, après ajustement pour la MG, montre un effet minime, non significatif de la DS sur l’HbA1c. La MG est dix fois plus importante en terme de prédiction par rapport à la DS. Les MG ne sont pas significativement différentes entre les « glyqueurs » bas et élevés. Par contre, le taux d’HbA1c est significativement différent pour les 3 groupes de « glyqueurs ». D’après l’analyse par régression multiple, ajustée pour l’âge, la durée du diabète, le sexe et l’origine ethnique, c’est l’IGH, donc la variation biologique, qui a l’impact le plus important sur l’HbA1c, 84 % de celui de la MG, la DS, soit l’instabilité glycémique, n’intervenant que pour 17 %. Il y a donc 2 facteurs à prendre en considération quant au risque de complications lié à une HbA1c chroniquement élevée: non seulement l’hyperglycémie, mais aussi la facilité à « glyquer » les protéines pour les mêmes moyennes glycémiques. Il faut donc être encore plus exigeant pour réduire l’hyperglycémie chez les « glyqueurs » élevés qu’il est indispensable de dépister. Rev Med Brux 2010 ; 31 (Suppl) : S 55-64

Abstract

The aim of the study was to assess the relative influence of mean blood glucose (MBG), glucose instability (GI) and biological variation of glycohemoglobin (BVG) on HbA1c. The study included 378 unselected young type 1 diabetic patients with a diabetes duration > 1 year. There were 1,409 visits with simultaneous HbA1c determinations and self-monitoring of BG meter downloads. GI was quantified by measuring the standard deviation (SD) of the recorded BG values. A statistical model was developed to predict HbA1c from MBG. Hemoglobin glycation index (HGI) was calculated (HGI = observed HbA1c – predicted HbA1c) for each visit to assess BVG based on the directional deviation of observed HbA1c from that predicted by MBG in the model. Afterwards, the population was divided by thirds into high-, moderate-, and low-HGI groups, i.e. high-, moderate-, and low-glycators, reflecting BVG. A total of 246,000 preprandial BG measurements were analysed, with a mean of 177 per visit. Grand MBG ± SD was 171 ± 40 mg/dl. Predicted HbA1c was calculated from the equation: 3.8399 + 0.0242 x MBG (r = 0.66 ; p < 0.0001). A MBG change of 40 mg/dl corresponded to 1% change in HbA1c, within the range 6-12%. Multiple regression analysis showed no significant relationship between SD and HbA1c, after adjustment for MBG. MBG was 10 times more important than SD to predict HbA1c. MBG was not statistically different between the high- and low glycators, but HbA1c was significantly different. Multiple linear regression was used to predict HbA1c from MBG, SD and BVG (measured by HGI), adjusted for age, duration, gender and ethnic origin. BVG and MBG had large influences on HbA1c, the impact of BVG being 84% of the impact of MBG. On the other hand, GI had only 17% of the impact of MBG. In conclusion the effect of BVG on HbA1c is independent and much greater that the influence attributable to GI. Hemoglobin glycation phenotype, responsible for BVG, may be important for the clinical assessment of diabetic patients in order to avoid complications. Rev Med Brux 2010 ; 31 (Suppl) : S 55-64

Chapitre
La diabétologie pédiatrique En hommage au Prof Harry Dorchy
Type d'article
Diabétologie pédiatrique
Mots clés
glycation
HbA1c
Hemoglobin glycation index
Biological variation of glycation
glucose instablility
type 1 diabetes
diabetic children
Auteur(s)
S. Abourazzak, H. Dorchy, D. Willems, C. Melot