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Le meurtre en série : quelques perspectives théoriques
Malgré nombre d’efforts pour tenter de dresser la définition, la typologie, l’épidémiologie, la clinique, et certains aspects psychopathologiques des tueurs en série, un consensus universel semble pour le moins complexe. La criminalité, pourtant réduite dans certains pays, semble avoir un impact de plus en plus conséquent au niveau mondial, engendrant des réflexions controversées et une multitude d’explications possibles. Le tueur en série se présente généralement comme un homme de type indoeuropéen, âgé entre 20 et 40 ans, souvent intégré sur le plan social et familial, mais présentant de lourds antécédents psychiatriques personnels et surtout familiaux. Agissant le plus souvent en solitaire, le tueur en série planifie un crime bien à l’avance ; mais parfois sous le coup de l’impulsivité pour une minorité, la victime n’étant pas préalablement sélectionnée. Dans ce dernier cas, une réelle maladie mentale comme la psychose est constatée. Il ressort des nombreuses études psychopathologiques menées jusqu’ici que la majorité des tueurs en série se définissent comme des psychopathes sadiques sexuels, dont l’enfance s’est avérée difficile, voire bafouée, ponctuée de situations de violence physique et psychologique. De plus, des fantasmes omniprésents conjugués à des idées de mort, de sexe et de violence, sont autant de points communs à l’origine des actes dont ils sont les instigateurs. Au-delà d’un acharnement médiatique qui ne cesse d’abreuver le grand public d’histoires et d’images les représentant comme tels, les tueurs en série restent une énigme à résoudre. Nous pouvons dès lors tenter de répondre aux différentes interrogations soulevées par ce phénomène, à la manière dont ces individus opèrent et comment nous pouvons en freiner l’émergence, grâce aux approches neurobiologiques et neurophysiologiques que la science nous offre. Rev Med Brux 2011 ; 32 : 169-78
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The serial murder : a few theoretical perspectives
Despite numbers of publications and effort to try to establish the definition, the classification, the epidemiology, the clinical aspects and the psychopathology of serial killers, a universal consensus seems to say the least. Crime, though reduced in some countries, appears to impact more and more consistent worldwide, generating controversial ideas and a multitude of possible explanations. The serial killer usually presents as a caucasian man, aged between 20 and 40 years, often embedded socially and in his family, but with serious psychiatric, personal and especially family history. Usually acting alone, the serial killer plans a crime well in advance, but sometimes within the scope of impulsivity for a minority, the victim not being previously selected. In the latter case, an actual mental illness like psychosis is found. It is clear from numerous psychopathological studies conducted so far that most serial killers are defined as psychopathic sexual sadists, whose childhood was difficult, if not flouted, punctuated by physical and psychological violence situations. In addition, pervasive fantasies combined with thoughts of death, sex and violence are as much in common with the original acts of which they are the instigators. Beyond a relentless media that is constantly watering the public with stories and pictures depicting them as such, serial killers remain an enigma. We can therefore attempt to answer the various questions raised by this phenomenon, the way these people operate and how we can curb the rise, thanks to the neurobiological and neurophysiological approaches that science offers us. Rev Med Brux 2011 ; 32 : 169-78